Une journée à Kamakura – Jour 4
Quatrième réveil sur le sol nippon et il est déjà temps pour nous de quitter Tokyo et son tumulte pour partir vers Kamakura et l’ouest du Japon. Nous n’y reviendrons qu’à la fin de notre voyage, moment qui sonnera l’heure de notre retour en France.
Mais n’y pensons pas tout de suite, il nous reste énormément de choses à découvrir avant 🙂
Ikimasho (行きましょう, allons-y) !
De Tokyo à Kamakura
Wopopop… stop. Avant de quitter l’hôtel, il nous faut d’abord effectuer un point logistique concernant les bagages. Là où certains partent avec juste un sac à dos et d’autres chargés tels une caravane, nous avons fait le choix de partir avec deux sacs à dos ainsi que deux valises à roulettes de taille moyenne. Autant dire que ces dernières vont être un fardeau vu que nous allons principalement marcher et prendre des transports en commun pour rallier d’abord Kamakura, Hakone le soir et enfin Shizuoka le lendemain.
C’est pour cela, que nous allons demander les services de Takkyubin qui vont se charger de les transporter pour nous. Rien de bien compliqué, nous faisons la demande à la réception de l’hôtel qui nous fournit un formulaire à remplir en indiquant notre lieu de destination ainsi que notre date d’arrivée et le tour est joué. Petit détail, c’est en japonais mais là encore, la personne à la réception l’a aimablement rempli à notre place. Ouf !
Vous pourrez trouvez plus de détails ça et là sur internet. En tout cas nous recommandons.
Nous laissons donc nos 2 ̶b̶o̶u̶l̶e̶t̶s̶ ̶ bagages à la réception de l’hôtel et prenons la direction de la station Akasaka Mitsuke, destination Kamakura !
Kamakura, ville côtière et ancienne capitale
Une toute petite heure en metro puis train sépare Tokyo de Kamakura, jolie petite ville côtière située à une cinquantaine de kilomètres. Elle fut la capitale du Japon pendant plus d’un siècle entre 1192 et 1333. Notre mission sera donc aujourd’hui d’y visiter ses temples les plus réputés jusqu’en début d’après-midi où nous partirons vers Hakone pour passer la nuit dans un ryokan.
Avant d’atteindre notre premier point d’intérêt, nous faisons un arrêt à la station Kita Kamakura afin de nous procurer les pass Kamakura Free Kankyo Tegata qui nous permettront d’utiliser les transports en commun sans limite durant toute la journée (plus d’infos sur le site officiel) pour 570 yens par personne (env. 4,5 €).
Un sésame qui va bien nous servir et qui nous permettra une petite économie.
Le premier temple de la journée, Engakuji
Nous voici donc au temple Engakuji, directement et facilement accessible depuis la voie ferrée. Il s’agit d’un des plus importants complexes de temples zen au Japon avec pas moins de 18 temples. En effet, la monumentale porte Sanmon donne le ton et illustre bien la grandeur des lieux. L’air ambiant est clairement à la zenitude, et le fait d’arriver tôt dans la matinée nous permet de nous balader dans un certain calme. Nous pouvons ainsi savourer des yeux les splendeurs offertes par l’Engakuji en toute quiétude.
Malheureusement pressés par le temps, nous choisissons de limiter notre découverte du complexe afin de privilégier une pause dégustation d’un thé matcha accompagné d’un wagashi (和菓子, patisserie japonaise) dans le Engakuji Butsunichian. Pour ne rien gâcher, la pluie s’étant invité, nous avons la chance de pouvoir nous abriter à l’intérieur. C’est juste magnifique.
Aux vues de l’étendue des lieux, il est clair qu’il faudrait plusieurs heures pour en faire le tour. Mais cette escapade, aussi courte soit-elle, fut appréciable avec de beaux jardins et bâtiments.
Après cette parenthèse matinale, nous revenons sur nos pas vers la station de train pour continuer notre parcours dans Kamakura vers Hase Dera.
Prenons de la hauteur à Hase Dera
Un petit quart d’heure de train plus tard, nous atteignons la station Hase située à quelques minutes à pied de Hase Dera. Il s’agit d’un temple bouddhiste de la secte Jōdo qui a la particularité d’être situé sur les hauteurs de Kamakura.
Ce temple est, lui aussi, superbe que cela soit son jardin japonais à l’entrée ou le panorama qu’il offre sur la baie. Nous y croisons une multitude de Jizo (le bodhisattva protecteur des enfants), statuettes représentants des nouveaux-nés disparus, figure que nous avions déjà croisée lors de notre visite du Zōjō-ji à Tokyo (on racontait ça ici).
Nous ne pouvons quitter les lieux sans prendre le temps de contempler la statue en bois de camphre représentant Kannon, déesse de la miséricorde.
Du haut de ses 9 mètres, elle est le point d’orgue de Hase Dera. En rebroussant chemin vers l’entrée, nous nous arrêtons quelques minutes dans la grotte dédiée à la déesse Benten-Kutsu dans laquelle nous découvrons des représentations taillées à même la pierre ainsi que des centaines de petites statuettes laissées par les visiteurs. Mystique et surprenant.
Kōtoku-in, à la rencontre du Grand Bouddha Daibutsu
Nous rejoignons maintenant le prochain temple sur notre liste du jour : Kōtoku-in situé à quelques centaines de mètres. Sur le chemin, nous croisons beaucoup de monde, Kamakura étant une ville assez prisée par les touristes étrangers mais aussi insulaires. Le Kōtoku-in est un temple bouddhiste principalement connu pour son grand bouddha, le Kamakura Daibutsu. Une statue de bronze aux dimensions monumentales : 13,35 mètres pour 121 tonnes.
La foule grouille et s’amasse aux pourtours de l’idole, faisant photos et selfies à volonté. Impressionnant Amitābha Bouddha.
Il parait que l’on peut en visiter l’intérieur, mais nous passons notre tour préférant poursuivre nos pérégrinations au sein de l’ancienne capitale nippone.
Le plus grand sanctuaire de Kamakura, le Tsurugaoka Hachiman-gū
Retour à la gare de Kamakura pour nous diriger vers le sanctuaire shinto de la ville, Tsurugaoka Hachimangu. Mais d’abord faisons une halte à la boutique Ghibli située aux abords de la gare, et plongeons quelques minutes dans le monde d’Hayao Miyazaki. C’est avec des étoiles plein les yeux que nous reprenons notre marche vers le sanctuaire. Il faut compter un gros quart d’heure à pied. Les kilomètres s’enchainant et la fatigue n’aidant pas, nous devons rusher la visite du Hachimangu car il est gi-gan-tes-que.
Ce que nous en retiendrons : l’immense torii à son entrée, la vue sur la ville du haut de la soixantaine de marches (paraissant bien plus !) amenant au bâtiment principal et notre rencontre avec un écureuil, la nature étant très présente dans le sanctuaire.
L’après-midi est désormais bien entamée et nous devons quitter Kamakura pour rejoindre Hakone où nous sommes attendus au ryokan pour la fin d’après-midi. C’est sans surprise mais avec un certain regret que nous ne verrons pas Enoshima, petite île que l’on visite généralement lorsqu’on va à Kamakura. Ce sera pour une prochaine fois.
Premiers contacts avec Hakone
Depuis la gare de Kamakura, il nous faut une petite heure afin d’atteindre la gare d’Odawara où nous prenons le temps d’acheter deux Hakone Free Pass 2 jours qui nous seront utiles pour notre parcours à Hakone (plus d’infos sur le site officiel). Vous verrez que nous allons encore une fois bien bourlinguer.
Depuis Odawara, le train fait une ascension dans la montagne escarpée où la végétation est luxuriante, notamment les hortensias. Nous terminons notre route en prenant le funiculaire qui nous amène au plus près de notre ryokan. Le trajet est tellement différent de ce que l’on a pu expérimenter jusque là, un vrai dépaysement.
Lorsque nous arrivons au ryokan Gora Saryo, nous sommes accueillis par le propriétaire. Le cadre est somptueux. Nous nous voyons affublés d’un yukata et sommes invités à rejoindre notre chambre qui est dans le plus pur style traditionnel japonais. La vue sur la montagne ne gâche rien.
Le dépaysement se poursuit et ce n’est pas pour nous déplaire. De précieuses minutes de repos méritées avant de descendre goûter à la cuisine kaiseki du Chef. C’est une farandole de mets aussi atypiques (pour nous occidentaux) que délicieux qui nous attendent ce soir.
Nous rejoignons enfin notre chambre avant d’investir l’un des onsens privatifs du ryokan… notre première rencontre avec une vraie source d’eau chaude, et une histoire d’amour qui naît !
Nous avions apprécié le sento dans notre hôtel à Tokyo, mais le onsen c’est quand même autre chose. Quoi de mieux pour terminer cette journée une nouvelle fois pleine de découvertes et d’émotions ?
Une nuit courte mais réparatrice nous attend désormais. Demain nous partons à la conquête d’Hakone.
Matane !
またね !